À l’instar de la bromélaïne, l’harpagophytum possède une propriété anti-inflammatoire. Ce qui fait de cette plante un excellent remède pour soulager les troubles articulaires comme l’arthrose et d’autres maladies inflammatoires. Leurs mécanismes d’action ne sont pas, cependant, pareils. Pour réduire l’inflammation, cette enzyme protéolytique de l’ananas agit à la fois comme anti-inflammatoire, analgésique, anti-fibrinolytique et anti-œdémateux. Elle peut, par ailleurs, inhiber les médiateurs de la douleur tels que la bradykinine. L’harpagophytum procède autrement.
Harpagophytum : Sources de ses propriétés anti-inflammatoires
L’harpagophytum procumbens, appelé aussi griffe du diable, doit ses propriétés anti-inflammatoires à certains de ses composés actifs, les glycosides iridoïdes. Parmi ceux-là, on compte l’harpagoside qui est le plus important, l’harpagide et le procumbide. L’harpagoside étant le principal responsable de ses activités thérapeutiques. Et d’ailleurs, il est utilisé comme référence pour évaluer la qualité d’un complément alimentaire. Les autres composés iridoïdes présents dans la plante ne sont pas actifs, et donc ne possèdent aucun bienfait santé (1).
Mécanismes d’action de l’harpagophytum
Comme il a été dit au départ les mécanismes d’action de l’harpagophytum et de la bromélaïne sont totalement différents. Cette enzyme protéolytique de l’ananas encourage surtout la réduction des œdèmes, tandis que la griffe du diable agit plutôt sur les médiateurs pro-inflammatoires. Un nombre non négligeable de publications scientifiques en ont parlé.
Il est connu que le développement de l’arthrose est lié à des taux élevés de certains médiateurs pro-inflammatoires, comme les cytokines et les chimiokines. Ces derniers favorisent pourtant l’altération du cartilage et inhibent, par ailleurs, l’action du collagène. Ce qui explique les divers symptômes, tels que les douleurs articulaires, la sensibilité des tendons, les gonflements, la déformation des articulations et les difficultés à effectuer des mouvements.
Les scientifiques qui ont étudié la griffe du diable ont remarqué que ses harpagosides ont pu inhiber la production de ces médiateurs pro-inflammatoires. Les harpagides ont eu aussi des effets anti-inflammatoires, mais toutefois moins importants. Ces composés ont limité, par conséquent, la destruction des chondrocytes, c’est-à-dire les cellules du cartilage. La griffe du diable est donc idéale pour limiter le développement de l’arthrose (2).
Autres utilisations de l’harpagophytum
L’utilisation de l’harpagophytum procumbens dans le traitement de l’arthrose est devenue depuis peu très courante. Ce que la plupart d’entre nous ignorent, c’est que les extraits de cette plante permettent aussi de soigner d’autres maux. C’est toujours grâce à son effet anti-inflammatoire. Ses composés actifs sont bénéfiques en cas de :
– Tendinite
Le complément alimentaire peut être recommandé pour soulager les douleurs occasionnées par les tendinites. Pour rappel, il s’agit de l’inflammation des tendons suite à des efforts intenses ou répétitifs. Ce problème concerne surtout les sportifs et ceux qui font des travaux physiques importants. Les iridoïdes de la plante, couplés à ses phytostérols et flavonoïdes, calment l’inflammation, tout en agissant comment des antalgiques. Les patients qui l’ont utilisé dans ce cadre ont pu récupérer rapidement. La plante améliore, en fait, leur confort de façon significative en peu de temps.
– Rhumatisme et lombalgie
Selon certaines revues scientifiques, les extraits éthanoliques de la griffe du diable peuvent aider à apaiser les douleurs liées à un rhumatisme et une lombalgie. La dose utilisée pour le traitement doit contenir toutefois au moins 30 mg d’harpagosides pour une meilleure efficacité. Cette publication a, par exemple, mentionné qu’à une dose de 60 mg par jour, ce composé iridoïde a pu améliorer la qualité de vie des patients testés. Les scientifiques ont conclu que ce produit est efficace dans le traitement de diverses formes de douleurs musculo-squelettiques (3).
– Troubles digestifs et plaies
L’harpagophytum a fait aussi preuve de son efficacité sur les plaies, les brûlures et les troubles digestifs. D’après une publication scientifique, l’application d’une pommade enrichie en harpagosides a conduit à la réduction des enflures sur les plaies. Le produit a aussi accéléré la guérison des brûlures, d’ulcères et de furoncles. Ces actions sont dues à leurs propriétés antidouleurs et anti-inflammatoires.
La même revue a aussi mentionné que ces iridoïdes permettent de soulager certains troubles digestifs et maux d’estomac d’origine inflammatoire. Aucune mention n’a été, cependant, faite sur son efficacité dans le traitement de la maladie de Crohn (4).
Posologie de l’harpagophytum
Pour une plus grande efficacité de l’harpagophytum sur la santé, il faut privilégier les compléments alimentaires avec un titrage élevé en harpagosides. Certaines marques proposent des teneurs élevées en ces principes actifs, avec 80 mg pour chaque gélule. Cette valeur dépasse largement la dose essentielle pour venir à bout des maladies inflammatoires.
La dose indiquée est d’une gélule de 200 mg d’extrait d’harpagophytum titré à 40 %, soit 80 mg.
Il ne sert à rien d’opter pour des compléments alimentaires qui ne mentionnent pas leur teneur exacte en harpagosides. Certains fabricants ne fournissent, en fait, que leur titrage en iridoïdes. Ce genre de produit peut ne contenir que quelques pour cent (1 ou 1,5%) de ces principes actifs, donc inefficace. Assurez-vous, par ailleurs, qu’il s’agit d’extrait et non de simple poudre de la plante.
Précautions d’utilisation
La prise de ce complément alimentaire ne cause aucun effet secondaire si les doses journalières sont respectées. On a, toutefois, remarqué quelques effets indésirables lors des expérimentations. Certains sujets sensibles ont développé des éruptions cutanées. En cas de doute, commencez le traitement avec une petite dose, puis augmentez progressivement.
Ce supplément est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 3 ans. Les sujets souffrant d’hypertension artérielle ou soumis à des anticoagulants doivent signaler leurs médecins.
Références
(1) Menghini L et al. « Griffe du diable (Harpagophytum procumbens) et maladies inflammatoires chroniques : Aperçu des données cliniques ». Phytother Res. 2019.
(2) Abdul H et al. « Harpagoside a supprimé l’expression d’IL-6 chez des chondrocytes humaines avec arthrose ». J Orthop Res. 2017 Feb;35(2):311-320.
(3) Gagnier JJ et al. « Harpagophytum procumbens pour traiter l’arthrose et les douleurs lombaires ». Compl BMC Altern Med Sept 2004;4:13.
(4) Van Wyk B-E et al. « People’s plant : A guide to useful plants of Southern Africa ». Briza, 2000.
Poster un Commentaire