Qu’est-ce que la curcumine ?
La curcumine est certainement aujourd’hui l’une des substances naturelles les plus étudiées. Cette dernière est extraite des racines de curcuma longa, grande herbe vivace rhizomateuse originaire d’Asie. Le rhizome du curcuma est avant tout connu pour son utilisation en tant qu’épice. Mais il renferme également cette puissante substance antioxydante appelée curcumine.
C’est elle qui donne au curcuma sa couleur jaune-orangée si caractéristique. La curcumine fait partie de la famille des curcuminoïdes qui représentent environ 5 % du poids de la racine séchée. La curcumine est la représentante principale des curcuminoïdes, aux côtés de la déméthoxycurcumine et de la bisdéméthoxycurcumine.
L’utilisation médicinale du rhizome de curcuma remonte à environ 3000 ans. Elle fait, encore aujourd’hui, partie intégrante des médecines indiennes et chinoises. Au cours des dernières années, de nombreuses recherches ont été consacrées au rhizome et à la curcumine qu’il contient. En plus d’être un excellent antioxydant (10 fois plus que la vitamine E), elle s’avère efficace pour soulager les troubles digestifs et contrer l’inflammation.
Les vertus santé et propriétés de la curcumine
Une action antioxydante et anti « mauvais cholesterol »
L’action antioxydante de la curcumine est l’une des premières propriétés a avoir été découvertes. Ainsi, elle aurait une double action sur les radicaux libres, responsables du vieillissement des cellules. D’une part, elle prévient leur formation en agissant sur le processus d’oxydation, une réaction chimique entraînant la création de radicaux libres. La curcumine inhibe notamment la peroxydation des lipides (ou peroxydation lipidique) à l’origine de la destruction d’acides gras essentiels, de l’apparition de molécules nocives et de certaines maladies.
En 1994, les résultats d’une étude montrent que « le curcuma alimentaire diminue la peroxydation des lipides en renforçant les activités des enzymes antioxydantes[1]. » La peroxydation des lipides est également associée au taux de mauvais cholestérol (LDL). Une étude de 2013 a examiné les propriétés hypocholestérolémiantes. Elle a montré que « les curcuminoïdes étaient plus efficaces que le placebo pour réduire les taux sériques de LDL-C, de cholestérol total, de triglycérides et de lipoprotéines » chez les patients obèses[2].
D’autre part, la curcumine agit comme un véritable « piégeur de radicaux libres » déjà existants. Les radicaux libres sont des espèces réactives de l’oxygène (ou ERO). Ils sont capables d’oxyder les protéines, l’ADN et les membranes des cellules. Pour les en empêcher, la curcumine agit in vitro en inhibant la génération de ces radicaux libres et en diminuant leur production. Son action est complétée par celle des autres curcuminoïdes comme la déméthoxycurcumine. Ainsi, en protégeant le corps de l’oxydation, elle maintient santé et bien-être général.
Un anti-inflammatoire très puissant
Mais la curcumine n’est pas qu’un antioxydant. De nombreuses études ont aussi démontré son action anti-inflammatoire. Elle serait efficace tant sur les maladies articulaires, que sur les maladies inflammatoires de l’intestin ou la pancréatite. Elle est donc très intéressante en association avec la bromélaïne pour lutter contre l’inflammation chronique.
En effet, en 2009, une étude conclu que « la curcumine est une molécule hautement pléiotrope capable d’interagir avec de nombreuses cibles moléculaires impliquées dans l’inflammation »[3]. En 2016, une autre étude montre que « les extraits de curcuma et de curcumine peuvent être recommandés pour soulager les symptômes de l’arthrite, en particulier de l’arthrose »[4]. De plus, elle n’a pas provoqué d’effets secondaires et d’irritation gastro intestinale chez les patients, contrairement aux médicaments anti-inflammatoires classiques.
Son effet anti-inflammatoire est également bénéfique sur d’autres maladies inflammatoires chroniques comme la colite ulcéreuse[5] ou la maladie de Crohn. Elle semble être un médicament prometteur et sans danger pour le maintien de la rémission chez les patients atteints de colite ulcéreuse. D’une manière générale, la Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaissent l’efficacité des rhizomes du curcuma pour traiter la dyspepsie (ensemble des troubles digestifs).
Un allié contre le cancer ? Des avis qui divergent
S’il est vrai que les avis divergent sur l’action de la curcumine sur les différentes formes de cancer, du fait de sa biodisponibilité toute relative, elle pourrait s’avérer une alliée de poids. C’est pourquoi il pourrait être intéressant de se tourner vers des formules à absorption améliorée.
La combinaison bromélaine / curcumine peut s’avérer être une stratégie très intéressante : la bromelaïne pour désintégrer les membranes lipidiques des cellules cancéreuses, et la curcumine pour « tuer » ces cellules alors sans protection, via un mécanisme appelé « apoptose ».
Des essais d’ampleur sont actuellement en cours afin de mieux comprendre les mécanismes et le potentiel thérapeutique de la curcumine. Plusieurs études ont mis en évidence ses propriétés anti-cancéreuses et anti-tumorales et son effet sur les pathologies cardiovasculaires.
Posologie et contre indication
La curcumine est aujourd’hui disponible sous forme de gélules, à prendre en complément alimentaire. La posologie est généralement de 60 à 100 mg par jour, à prendre sous forme de formule « améliorée » au niveau de l’absorption (Longvida®, NUTRIPHY® Curcumin etc).
Ainsi, pour les douleurs inflammatoires, nous vous conseillons de prendre une gélule de 400mg de curcumine Optimisée Longvida comprenant environ 92mg de curcuminoïdes, par jour. De préférence loin des repas pour conserver sa micro-encapsulation.
En revanche, pour des problèmes plus grave comme le cancer ou les tumeurs : Il faudra miser sur des doses beaucoup plus élevées : minimum 5 gélules / jour.
Mais, la curcumine reste une substance puissante dont la prise doit être suivie par un médecin. Ainsi, demandez toujours l’avis d’un professionnel de la santé avant d’en consommer.
De plus, elle est contre-indiquée chez les personnes qui souffrent de calculs biliaires, d’ulcères de l’estomac ou d’allergies au curcuma. De même, les personnes souffrant d’une maladie hépatique et les femmes enceintes doivent consulter leur médecin avant de prendre des curcuminoïdes.
Les effets indésirables de la curcumine se traduisent le plus souvent par une sécheresse de la bouche, des flatulences et des brûlures d’estomac.
Références :
[1]. Effet du curcuma alimentaire (Curcuma longa) sur la peroxydation des lipides induite par le fer dans le foie du rat. Food Chem Toxicol. 1994 Mars
[2]. Effets de la supplémentation en curcuminoïdes sur la dyslipidémie chez les patients obèses: un essai croisé randomisé. Phytother Res. 2013 Mars
[3]. Propriétés anti-inflammatoires de la curcumine, un constituant majeur de Curcuma longa : revue de la recherche préclinique et clinique. Altern Med Rev. 2009 Jun
[4]. Efficacité des extraits de curcuma et de curcumine pour soulager les symptômes de l’arthrite articulaire : examen systématique et méta-analyse d’essais cliniques randomisés. J Med Food. 2016 Août
[5]. Traitement d’entretien à la curcumine pour la colite ulcéreuse : essai randomisé, multicentrique, à double insu, contrôlé par placebo. Clin Gastroenterol Hepatol. 2006 Déc
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